L'histoire du lycée
Dès la fin du 12ème siècle, l'enseignement par des chanoines spécialisés est institué à Étampes - ville royale - et c'est depuis Saint-Jean-d'Acre que Philippe-Auguste donnera en 1191 cette mission au Chapitre de Notre-Dame.
À la demande des habitants, François 1er accepte que la commune utilise une partie de ses revenus pour « tenir école » dans la ville et le « collège d'Étampes » s'installe à l'angle des rues Saint-Antoine et Magne et va vivre de la générosité des rois successifs, puis de riches bourgeois sous la direction des moines Barnabites. Jugée excellente jusqu'au début du 18ème siècle, des plaintes contre l'école conduisent Louis XV à ouvrir « le dossier ». Mais « pour ne pas faire de vagues », l'affaire est longue, sans conclusion et rien n'est fait malgré les interventions du Parlement de Paris et de la Municipalité d’Étampes.
En 1798 les bâtiments sont vendus comme bien national et s'y installera un pensionnat qui survivra jusqu'en 1812 sans autorisation.
Entre 1802 et 1808, Napoléon entreprend de structurer l'enseignement. Le primaire est « abandonné » aux municipalités et aux congrégations qui se réinstallent sur tout le territoire national. Les lycées préparant au baccalauréat placés - en théorie - sous la tutelle directe de l'État et les écoles secondaires tenues par les communes ou les particuliers se substituent par la loi de 1802 aux écoles centrales créées par la Révolution.
C'est dans le cadre de cette loi que Napoléon signe en juillet 1806 un décret fondant l'École Secondaire Municipale d'Étampes.
En 1818, une école d'enseignement mutuel (soutien scolaire, tutorat) est rattachée à l'école, puis se crée une classe commerciale (1829) et des cours industriels (1831) pour répondre aux besoins de formation pour les emplois de l'économie locale. Après la guerre de 1870 le nouveau Principal organise l'enseignement scientifique en physique, chimie et sciences naturelles appliquées à l'agriculture.
En 1891, à la demande des anciens élèves, le collège devient Collège Geoffroy Saint-Hilaire. Malheureusement, comme beaucoup de collèges, le collège d'Étampes entre dans une longue période de déclin qui ne s'achèvera qu'en 1925 après avoir frôlé plusieurs fois la disparition.
Une convention signée entre la Ville et l'État en 1926 autorise l'admission de jeunes filles (la loi Camille Sée date de 1880 !) qui en aucun cas ne pourront être demi-pensionnaires ou externes surveillées.
Après la seconde guerre mondiale, les effectifs augmentent et, en 1961, le collège devient lycée municipal, s'adaptant ainsi aux nouvelles structures. En 1963-1964, il s'installe sur les pentes de Guinette et fera l'objet d'une rénovation-reconstruction entre 1993 et 1995.
Les 2200 élèves qui fréquentent l'établissement, les centaines d'adultes qui bénéficient des Ateliers Pédagogiques Personnalisés et, plus généralement, les membres de la Communauté Scolaire, sont-ils conscients qu'ils sont les héritiers du riche passé de l'Éducation en France et à travers elle de l'Histoire de notre Nation ? Ombres et lumières se sont succédé mais nous sommes toujours présents pour inscrire une page nouvelle où la tolérance, le respect dû à tous et à soi-même, le courage et la volonté nous conduiront à la réussite et à l'harmonieuse intégration sociale.